Les artistes

Née en 1988, vit et travaille à Paris et à Séoul.


Sur une feuille blanche, un visage est dessiné avec des couleurs tout en nuances, étrangement limpides. Ou devrait-on plutôt dire que des couleurs y sont « posées », dessinant des formes et traits de visage. Mais, en y regardant de plus près, on découvre que ce visage, expressif et joli, est en fait constitué de morceaux de papier colorés, chacun d’entre eux représentant une partie : les yeux, le nez, les lèvres, le menton, les joues, le front, les cheveux...qui ont été découpés dans un magazine.


C’est ainsi que Jeong Da-young dépeint ses visages. Ils sont à grande échelle, faisant face au spectateur. Il s’agit en général de portraits de ses proches, mais aussi, parfois, de gens croisés au hasard des rencontres dont elle essaie de cerner la personnalité. Mais pourquoi le visage ? L’artiste s’était tout d’abord intéressée à la ville, à ses habitants, aux paysages urbains. Cependant, à son arrivée en France, elle s’est soudain sentie jugée du fait de son apparence physique différente de celle des Occidentaux. Et c’est ce sentiment d’être un peu à part qui l’a amenée à s’intéresser à la question de l’identité, notamment à travers l’une de ses composantes essentielles : le visage.


L’artiste emploie la technique de photocollage, procédant au préalable à une collecte et à un tri minutieux des images en fonction de leurs couleurs et nuances. Il s’agit là d’un travail très laborieux qu’on pourrait en quelque sorte assimiler à la préparation d’une palette de couleurs. Ce processus prend énormément de temps : trouver des images et des couleurs appropriées, les découper et les tailler finement, assembler et coller ensuite délicatement des petits morceaux fragiles de papier glacé...Tout cela évoque le travail méticuleux du peintre procédant par petites touches de pinceau.


L’effacement et la déconstruction du visage, font partie du processus créatif de l’artiste. En effet, le visage représenté, composé d’éléments fragmentaires, n’est pas vraiment visible si on le regarde de trop près ; il n’apparaît clairement que lorsqu’on s’en éloigne. Les portraits de Jeong Da-young nous interrogent sur l’aspect relationnel des rapports humains, la complexité des individus et de leurs rôles sociaux, ainsi que sur l’écart existant entre leur vraie nature et leur apparence.


Née en 1988 à Séoul, Jeong Da-young étudie d’abord la peinture occidentale et la littérature française à l’Université Sungkyunkwan de Séoul. Puis, elle poursuit ses études en Arts de l’image et du vivant à l’Université Paris I.


Expositions

2015

Faire sur face, exposition individuelle, centre culturel coréen, Paris

Salon d’art de Saint-Germain-en-Laye, Manège Royal, Saint-Germain-en-Laye

Festival ici & demain, espace Oppidum, Paris

Le 3D : une dimension du réel, Immix gallery, Paris


2014

Salon des arts, centre Montesquieu, Maison-Laffitte


Collages, orangerie-Espace Tourlière, Verrières-le-Buisson


Dimensions, espace des arts sans frontières, Paris


No limite, centre culturel coréen, Madrid, Espagne


2011

SYAAF : Asian Students and Young Artists art Festival, musée de Hongik, Séoul, Corée du sud


2010

Fin d’études, galerie de SungKyun, Séoul, Corée du sud


Taping Project, galerie de SungKyun, Séoul, Corée du sud


2009

Peinture murale, rue de Hongik, Séoul, Corée du sud


Peinture murale, village de KaeMi, Séoul, Corée du sud


Collaborations

2009

Scénographie du théâtre « Les Acteurs de bonne foi», salle de SoGeukJang, Séoul, Corée du sud


Scénographie du théâtre «Les Précieuses ridicules», salle de SoGeukJang, Séoul, Corée du sud